Guérir définitivement de ses problèmes de peau

Hello hello !

J’espère que tu vas bien. Dans ce nouvel article, je souhaiterais aujourd’hui revenir à mon sujet de prédilection.

Elle fut longtemps mon ennemi numéro 1, puis après quelques années de combats, d’incompréhension et de manque d’écoute, elle finit par devenir ma meilleure amie. Indispensable témoin des changements de nos états physiques et psychologiques, j’appelle la peau.

Il y a parmi vous des personnes qui me suivent depuis que j’ai démarré avec mon premier blog en 2014, « Les Petites Biotées ». Vous avez certainement lu mes articles dans lesquels j’y exposais ma souffrance, mais dans lesquels vous avez également pu voir mon cheminement et l’étude poussée que j’ai faite sur la peau. Cette longue étude m’a menée naturellement vers la psychologie et vers l’étude du lien entre le cerveau et la peau. Et, parce que je suis anthropologue de formation, je me suis intéressée de très près à l’Anthropologie du corps et à la place de la peau dans cette dernière.

 

Nager à contre-courant

C’est un parti pris qui n’est pas choisi par ceux qui se définissent « spécialistes », « expert » holistique de la peau. En effet, ces derniers vont vous préconiser des cosmétiques naturels, des régimes qui ne conviendront probablement pas à votre constitution, de faire du sport pour éliminer, de vous relaxer pour éviter les pics de cortisol, de vous amuser avec vos amis pour la bonne santé de votre cerveau (et donc de votre peau), etc. Toutefois, ces personnes sont rarement formées à la psychologie donc elles ne peuvent pas aller beaucoup plus loin dans leur approche de la peau.

Comme je me suis formée longuement, c’est naturellement ce parti que j’ai choisi.

Croyez-moi, c’est un choix difficile parce qu’une personne qui a de l’acné n’a certainement pas envie d’entendre qu’elle est « mal dans sa peau » et qu’il faut qu’elle travaille activement sur elle. Elle est en effet souvent focalisée sur son problème, ce qui généralement l’aggrave. Je sais de quoi je parle…J’ai été la personne que je décris tout au long de cet article. Je détestais lire des trucs du genre « votre peau reflète l’état de votre intérieur (ou de votre système digestif) ».

Cela voulait dire quoi ? Que j’étais quelqu’un de dégueulasse ? Pourrie de l’intérieur ? Aussi moche à l’extérieur qu’à l’intérieur ?

J’étais en souffrance, et lorsqu’on souffre, il est difficile de voir la vie en rose donc si c’est pour en rajouter une couche, mieux vaut fermer sa bouche. Ces gens qui osent écrire cela n’ont absolument aucun tact et aucune connaissance dans la psychologie humaine. Si ces gens sont des accompagnants, je souhaite bon courage à leurs clients/patients. J’ai d’ailleurs envie de dire à ces gens ouvertement ce jour, comme le dit très justement l’adage : « tournez 7 fois votre langue dans votre bouche avant de parler » ; c’est toujours mieux pour tout le monde, dans toutes les situations d’ailleurs.

Ce parti pris que j’ai choisi, c’est de ne pas vous montrer des aliments sur Instagram qui pourraient potentiellement ne pas vous donner d’acné (ou inversement) : parce que c’est inutile.

Un aliment, aussi brut et naturel qu’il soit peut vous donner de l’acné.

Je ne vais pas non plus vous montrer des « cosmétiques magiques » qui vont vous aider à vous débarrasser de vos boutons parce que c’est faux : une huile peut être intéressante pour une personne mais pas pour une autre. Je vous propose parfois des idées en story Instagram mais JAMAIS, Ô combien JAMAIS, je vous dirai que celle-ci sauvera votre peau.

J’ai donc choisi de m’attaquer à la partie la plus complexe et celle que nombre d’acnéiques n’ont pas envie d’entendre : l’impact de la psychologie, du rapport à soi et au monde avec l’acné.

 

Portrait d’une acnéique

Après avoir morflé avec l’acné et m’être formée, j’ai suivi beaucoup de personnes qui avaient de l’acné adulte. J’en suis arrivée à une conclusion : la majeure partie de ces personnes a de gros soucis de gestion des émotions, ce sont des personnes anxieuses, souvent pas épanouies dans leur vie professionnelle et/ou personnelle, qui se cherchent, ne sont pas alignées à leurs valeurs profondes, parfois en dépression sans même le savoir, dans l’hyper contrôle et extrêmement perfectionnistes. Elles ont souvent des problèmes de relation avec elle-même et avec les autres. Quel tableau je fais ici me direz-vous ? Et bien je fus le personnage principal d’une de ces œuvres abstraites et complexes.

C’est logique me direz-vous? L’acné est une atteinte narcissique grave qui n’est pas suffisamment prise au sérieux (même par les psychologues!) ; comment peut-on être épanouie au quotidien avec plein de boutons sur le visage ? C’est la première chose que vous voyez dans le miroir le matin et que les autres voient de vous.

 

Alter Ego

Le plus compliqué pour moi c’est de faire partie de ce que nous appelons les « zèbres ». Je déteste les cases et je refuse de devoir me plier à ces règles du conformisme, mais il me faut essayer d’être la plus claire possible dans mes explications.

« Je ne suis pas partisan de suivre une école déterminée, parce que ça n’apporte rien que le maniérisme de ceux qui suivent cette voie ».

Hommage à Pablo Picasso, 1897

Ma difficulté à m’adapter aux autres a été un énorme problème dans ma gestion de l’acné. En effet, les acnéiques, qui sont d’ailleurs très souvent des hauts potentiels, sont des personnes très sensibles qui ont de grosses difficultés à trouver leur place dans un monde où absolument beaucoup de choses les rendent fous et dans l’incompréhension perpétuelle. Ils s’ennuient très souvent quand ils sont avec des groupes de personnes et ont un énorme besoin d’être stimulés et nourris dans leurs relations. Souvent, ces personnes ont l’impression de ne pas être normales et ne s’écoutent pas ; elles essaient en vain de rentrer dans un moule qui ne leur convient pas. Elles essaient de se conformer du plus qu’elles le peuvent, mais elles n’y arrivent pas donc elles finissent par s’enflammer de l’intérieur

Lorsqu’on travaille avec des personnes qui ont de l’acné, il faut souvent reprendre les choses complètement à l’envers pour les aider à s’en sortir. D’abord, il est important de commencer par les aider à trouver qui sont ces personnes fabuleuses en dehors de leurs conditionnements et de leur moule.  Comment mettre à profit leur zone de génie de manière à les stimuler suffisamment pour qu’elles puissent s’épanouir au quotidien ? Ceci est la partie la plus compliquée à gérer chez quelqu’un qui vit avec de l’acné adulte. Et malheureusement, la plupart mettent beaucoup de temps avant de l’accepter. Elles passent souvent par une période de rejet avant d’accepter leur état. Et vous savez quoi ? Ces personnes n’ont pourtant rien à envier à qui que ce soit parce qu’elles ont une sensibilité et une intelligence émotionnelle incroyables. Au cours de mes accompagnements individuels, je n’ai jamais fait d’aussi belles rencontres que ces personnes. Élodie, Charlotte, les Emmanuelle, Coline, Jenna, les Manon, Amandine, Yoann, Serena, Caroline, Marie, et toutes les autres personnes que je ne peux pas citer ici mais que j’ai rencontrées pendant ces dernières années. Vous êtes ces personnes et cet article vous est dédié.

 

Le business avec l’acné

Malheureusement, les problèmes de peau se généralisent puisque l’acné est devenu un gros business sur le web. Je ne vais pas nier le fait que j’en fais partie, mais mon approche reste complètement différente de celle de mes collègues.

Sur la toile, vous trouverez des tas de produits et des régimes qui vont probablement vous aider à vous débarrasser de votre acné. Pour les plus chanceux qui ont des « petites » acnés digestives, cela fonctionnera avec un petit rééquilibrage alimentaire, mais pour le reste, cela ne fonctionnera certainement pas sur la durée. Il faudra aller chercher plus profondément pour apaiser l’inflammation, et c’est justement là que j’interviens.

Au milieu de cette fourmilière qui mériterait qu’on y mette un bon coup de pied dedans, j’ai préféré me retirer et m’en éloigner parce que cela me mettait en colère de voir que, sous prétexte que certains se sont sortis de leur « petite acné » se réservaient le droit d’accompagner des gens sans formation aucune. Une de mes valeurs de vie c’est la rigueur et le professionnalisme. Je prends donc très au sérieux la psychologie (peut-être un peu trop, je ne sais pas) donc autant vous dire que cela m’a « légèrement » piquée de voir cette émulation sur les réseaux sociaux dont je préfère être éloignée pour éviter d’être vilaine dans l’emploi de mes mots. A dire vrai, je ne supporte pas l’idée qu’on puisse se servir de la souffrance des autres pour son business, surtout lorsque nous ne sommes pas légitimes à accompagner (soit sans formation dans ma propre vision de la légitimité, j’ai une opinion bien tranchée sur le sujet). Évidemment, certains ne le font pas pour le « bizz », mais parce qu’ils veulent faire le bien autour d’eux. Mais cela n’est pas le cas de tout le monde !

Malheureusement, quand on souffre, nous ne sommes pas en mesure de voir cela, nous n’avons pas les idées claires, en tout cas pas suffisamment pour prendre les bonnes décisions et donc se faire accompagner par les bonnes personnes. C’est la raison pour laquelle il existe des tas de personnes en souffrance qui se font embarquer dans des sectes, ou par des « gurus » 2.0 tout autant en souffrance qu’elles mais en recherche perpétuelle de reconnaissance. Je vous renvoie à un article dans lequel j’ai abordé le sujet, ici.

Pour celles et ceux qui se posent la question, oui, même si cela n’apparaît plus sur mon Instagram et sur mon site web, j’accompagne encore en individuel uniquement les personnes qui viennent vers moi par recommandation et parce qu’elles me connaissent depuis longtemps. Mais mes accompagnements sont régis par un cadre très rigoureux. Ils sont d’une part coûteux sur tous les plans, et ils demandent ainsi une implication active et non pas passive. A ce jour, je n’ai plus besoin de faire parler de mes services car les personnes qui sont prêtes à faire la démarche viennent naturellement par le bouche à oreille. Je pense qu’en me lisant, vous comprendrez mon éthique et la raison pour laquelle je prends mes distances avec cela sur les réseaux sociaux.

Je prends donc très peu de personnes sur cette thématique mais sachez que j’accompagnerai un groupe très prochainement qui aura lieu en septembre 2020. L’accompagnement durera un peu plus de 3 mois. Je vous en reparlerai en story Instagram.

 

Le lien entre le mental et la peau

Comme je vous le disais précédemment, les « acnéiques » sont des personnes qui ont besoin d’être stimulées et sont souvent des personnes qui analysent absolument tout au point de se faire des nœuds au cerveau. Elles sont dans le mental à 200%. C’est la raison pour laquelle, dans chacun de mes accompagnements, je travaille à partir du corps et je tâche ardemment de les délocaliser de la tête (ce n’est pas pour rien que l’acné se trouve justement sur le visage pour la majorité des personnes!). Il est fondamental d’éveiller la sensibilité d’une personne pour qu’elle ne reste pas dans la théorie, dans l’idée. C’est le pire à faire avec une personne qui a de l’acné. Si elle est déjà dans le mental, ne la remettez justement pas dedans ! En ce qui me concerne, je privilégie donc dans mes accompagnements l’expérience corporelle, l’éveil de la sensibilité pour sortir de ce mental trop présent.

 

Sensibilités et matérialités : corps et pensée

Depuis des millénaires, nous essayons en vain de comprendre le lien entre le corps et la pensée.

Mais pour les grands maîtres du yoga (Shivaïtes plus précisément, ce sont les enseignements du yoga que j’ai reçus notamment en Inde), la pensée et le corps sont absolument indissociables car ils sont une seule et même chose. La pensée est matière, au même titre que le corps. Malheureusement, la science a mis en place un vocabulaire qui nous fait penser qu’il y a quelque chose à « lier » donc on dit que la pensée est liée au corps. D’ailleurs, dans la pensée Shivaïte, on parle d’énergie pour le corps et la pensée. Comme je vous l’avais expliqué dans mon article sur le yoga, traduire « yoga » par union est une mauvaise traduction car on ne cherche pas à lier le corps et l’esprit. C’est contradictoire, sachant que le corps et la pensée ne sont qu’un, ils sont donc intrinsèquement liés. On ne cherche ainsi pas à « lier » le corps et l’esprit quand on prend la voie du yoga (contrairement à ce que pensent nombre d’enseignants malheureusement).

Notre science occidentale a tout séparé en voyant absolument tout dans notre corps comme des éléments distincts et en attribuant des spécialistes à chaque élément. Cette idée de séparation a ainsi infiltré tous les modes de pensée dans notre monde (que nous avons même apporté en Inde pendant la colonisation…désolée, c’est le sujet de mes études en anthropologie donc je n’ai pas pu m’empêcher de l’écrire). 🙂

C’est pourquoi, en médecine « holistique », globale, ce que les indiens et les chinois ont compris bien avant nous (puisque nous compartimentons absolument tout avec notre manière de penser), quand il y a maladie, il est indispensable de travailler sur le corps dans sa globalité. C’est la raison pour laquelle, dans ces médecines, et c’est le parti pris que j’ai choisi, il est insensé d’aller chez un rhumatologue pour traiter un problème de rhumatismes ou d’un angiologue, pour traiter des problèmes veineux. On commence déjà par revoir l’hygiène de vie de la personne avant de s’attaquer à traiter l’organe séparément. Le corps doit être pris en compte sur tous les plans : corps, mental et émotions. C’est alors qu’on parle de « terrain ». Et si notre terrain est sain, il n’y a donc pas « « mal » à dit ». Dans ces médecines orientales, c’est seulement dans le cadre de la chirurgie que ces spécialistes sont extrêmement utiles.

 

Structure de la peau

Revenons quelque instant à la base pour bien comprendre le lien entre la peau et le cerveau. Sans rentrer dans des détails très poussés que vous pourrez retrouver aisément dans des livres de physiologie, notons que la peau est divisée en 3 couches : le derme, l’épiderme et l’endoderme.

 

 

 

Peau et somesthésie

La somesthésie est la sensibilité du corps. La somesthésie est le principal système sensoriel de l’organisme humain. La somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur, etc.) qui proviennent de plusieurs régions du corps et notamment de la peau ; Ces sensations « somesthésiques » sont élaborées à partir d’informations fournies par les récepteurs sensitifs du système somatosensoriel, notamment par les mécanorécepteurs du derme (mais aussi par la racine des poils de la peau). Notons d’ailleurs qu’un dysfonctionnement des informations sensitives provenant de la peau provoque des troubles psychologiques majeurs et irréversibles. En fait, c’est le seul système sensoriel avec lequel nous ne pouvons pas vivre lorsque nous en sommes privés.

Nous pourrions aller encore beaucoup plus loin dans l’explication. Toutefois, mon idée n’est pas de faire un cours de fac de médecine mais essayer d’aller à l’essentiel (sans vous endormir) pour comprendre les enjeux et la dimension psychocorporelle indéniable dans la guérison de l’acné et des problèmes de peau plus largement.

 

 Se construire et se développer à travers notre peau

La peau est ainsi remplie de capteurs qui perçoivent des informations et cela commence dès le ventre de notre mère. Pour aller plus loin, je vous conseille la lecture du livre de l’anthropologue et humaniste Ashley Montagu : «  Touching, The Human Significance of the Skin » paru en 1971. Il y évoque la fonction épidermique dans le ventre de notre mère et de la réalité sensorielle tactile. On sait aujourd’hui que la fonction tactile a un impact indéniable sur notre construction en tant qu’individu.

En effet, les capteurs au niveau de notre peau transforment l’information reçue en électricité qui arrive à la moelle épinière. L’information électrique remonte le long des nerfs des systèmes nerveux sympathique et parasympathique pour arriver jusqu’au Thalamus, au centre de notre cerveau. Une fois que l’information est arrivée au centre du cerveau elle va le quitter pour être stockée dans les ères sensorielles tactiles du cerveau. Si vous avez eu des traumatismes physiques quelconque, l’information est donc stockée dans ces zones. C’est d’ailleurs grâce à cette mémoire que lorsque vous vous brûlez pour la première fois, généralement, vous n’y retournez plus. 😉

La peau est donc la base d’une fonction sensorielle la plus importante : la fonction sensorielle tactile  qui est directement reliée à notre cerveau.

Le toucher se décline en plusieurs types de sensorialités mais je ne vais pas les développer ici, peut-être ailleurs pour ceux qui s’intéressent aux énergies. 🙂

 

Le microbiote cutané et ses déséquilibres

De la même manière que pour notre système digestif, il existe un microbiote pour la peau. Sur toute la surface de la peau se trouvent des microbes qui ne sont pas toxiques, mais nous ne savons pas encore grand chose du microbiote cutané car il y a peu d’études scientifiques sur ce sujet.

La peau est un organe immunitaire majeur qui possède de très nombreuses cellules qui sont capables de détruire des organismes ou des composés chimiques étrangers (lorsqu’elle va bien évidemment !). En effet, lorsqu’elle se sent agressée, elle peut avoir une réponse totalement inadaptée à ce qu’elle considère comme une agression avec une réaction inflammatoire qui n’est autre que notre bonne vieille acné, mais aussi avec la pelade, l’eczéma ou encore le psoriasis. La peau est un organe très actif en relation avec les autres organes du corps via le système sanguin et le système lymphatique (donc interfère aussi avec notre microbiote intestinal et même vaginal !). Toutes nos cellules communiquent entre elles, ce qui fait de notre peau un fabuleux organe de communication majeur.

On connaît bien la peau pour son rôle d’organe émonctoire car, parmi ses différents rôles, elle permet d’éliminer des toxines par la sueur et le sébum, mais la peau est surtout un organe vital qui nous sert de protection contre l’environnement extérieur et elle sert également à nous mettre en contact avec nous-même et le monde par la fonction tactile. En plus de ces différents rôles que j’ai exposés brièvement ici, elle a également une fonction isolante de thermorégulateur.

 

Peau et émotions

Notre peau est le miroir de nos émotions. Par exemple, si nous sommes dans une situation de gêne, nous rougissons. Lorsque nous sommes malade, notre peau peut changer de couleur et virer du jaunâtre au très pâle. Lorsque nous sommes excités, nos poils se hérissent. Lorsque nous sommes fatigués, notre teint est terne et il n’est pas lisse. Lorsque nous avons froid ou que nous avons peur, nous avons la chair de poule, etc.

Notre peau nous donne énormément d’informations essentielles sur notre état physique et psychique.

C’est aussi un organe psychique qui nous met en relation avec le monde. Pour aller plus loin, vous pouvez lire les études du psychanalyste Didier Anzieu et son concept du « moi-peau ».

Le contact physique nous permet aussi de créer du lien avec autrui : en serrant quelqu’un dans nos bras, en lui serrant la main ou en le caressant. Comme je le disais ci-dessus, l’organe du toucher est essentiel dans le développement de l’enfant. Si vous n’avez pas eu de contact avec votre mère, par exemple, cela aura un impact sur votre construction en tant qu’individu. Le toucher, notre peau a également une fonction importante dans notre vie sexuelle et affective. D’où l’importance d’avoir une vie sexuelle épanouie pour envoyer de bonnes informations au cerveau. J’ai rédigé un article sur le sujet que je vous mets ici.

 

Peau et société

En réalité, absolument tout passe par notre peau. De nombreuses études en sciences humaines et sociales ont montré à quel point elle est une valeur jugée essentielle dans notre société. Vous pouvez le voir par vous-même en regardant les publicités pour les cosmétiques. Je pense également aux femmes qui se blanchissent la peau en Inde, par exemple. Cette injonction à la blancheur définie les rapports sociaux. Voici d’ailleurs une thèse d’une de mes camarades qui portait sur le sujet.

Je pense également aux tatouages, aux piercings ou à la chirurgie esthétique. Il existe de nombreuses thèses de doctorat sur le thème de la culture du tatouage et son rapport avec le concept de « moi-peau ». Un autre exemple ici.

Il y a également des études sur le tatouage en prison, etc. C’est un sujet qui m’a beaucoup intéressée alors que j’écoute de la musique Rock et Métal et dont la « communauté » est souvent tatouée.

C’est une thématique qui est également très développée dans le milieu artistique, je pense notamment à ces grandes artistes qui mettent en scène leurs corps et leur peau, Orlan et Cindy Sherman, pour ne citer qu’elles.

Le fait de « dessiner » sur notre peau, de la transformer, nous permet d’appartenir à un groupe ou bien justement de s’affranchir de la « normalité » en se mettant en résistance contre un ordre établi. Notre peau joue un rôle fondamental dans cette notion d’interdépendance entre les êtres humains pour notre survie et pour notre épanouissement personnel.

Notons justement que l’acné nous coupe totalement de nos relations et nous prive souvent de nos relations sociales. C’est un cercle vicieux car le manque de plaisir et de joie dans notre vie (indispensable pour le bon fonctionnement de notre cerveau) nous empêche justement de vivre sereinement. Alors que nous avons besoin du monde pour notre survie, notre organisme, lui, continue de « s’autodétruire » en réaction à ce qu’il considère comme être une agression. Cela paraît être un scénario catastrophe lorsque c’est dit ainsi, mais je vous assure qu’il est possible de briser ce cycle.

Notre peau nous permet ainsi d’appréhender notre environnement et d’y trouver notre place, de nous construire, de créer des liens humains et elle a un impact sur notre vie affective. Notre peau et notre cerveau se parlent en permanence.

Voilà donc comment notre corps, par le biais de notre peau a un impact direct sur notre cerveau. C’est la raison pour laquelle, il est absolument indispensable de ne pas négliger cette partie au cours de sa guérison. J’ai suivi beaucoup de personnes qui ont vu des psychologues pendant longtemps. Elles ont appris des tas de choses sur elles-mêmes, mais leur problème de fond n’était pas réglé car elles continuaient à se faire des nœuds au cerveau à se poser des tas de questions qui en soulevaient d’autres en permanence. Le corps n’avait ainsi aucune place dans leur guérison, et pourtant, il doit l’être absolument au cours du cheminement, c’est primordial.

J’espère vivement que cet article t’aidera à changer ton regard sur ta peau et à la voir au delà de l’aspect extérieur.

Je reste à ta disposition si tu as des questions.

Prends soin de toi,

Je t’embrasse chaleureusement,

Alexandra

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